Peu enclin à suivre la hype A24, d'autant plus sur un film de genre annoncé ad nauseum comme "terrifiant", j'allais voir "La Main" sans plus d'entrain que ça.
Et c'est peu dire que "La Main" m'a mis une claque !
Sous des apparats extrêmement classiques et un concept couillon à la Blumhouse, le premier film des frères Philippou offre un vrai vent de fraîcheur en jouant sa partition codée sur de subtiles variations.
Posant des règles simples à leur postulat fantastique, auquel ils vont se tenir comme épicentre, les deux frères entrent dans un parti-pris radical d'écriture qui n'obéit qu'à ses règles et refuse d'utiliser ce qui se grefferait artificiellement.
Chaque personnage à ainsi un point d'entrée et de sortie cohérent dans le récit, les esprits frappeurs ne tueront personne et l'orchestration des actions et réactions est d'une logique imparable qui renforce la suspension d'incrédulité et l'immersion.
Paradoxalement, c'est en s'appliquant une exigence diégétique, soit le minimum syndical, que "La Main" apparait si singulier dans le paysage actuel. Le monde à l'envers.
Clairement tourné à l'économie, "La Main" assure aussi dans sa facture. Là encore, pas d'effets superflus mais un sens du rythme, du découpage et du montage qui vise la fluidité et l'efficacité pour tenir le spectateur. Une minéralité qui rappelle que l'Australie est tout à la fois pays de George Miller et de James Wan.
Utilisant tous les morceaux de leur propre bison, les frères se permettent alors 1h34 de jeux bien pervers avec leurs personnages, semant trouble et doute dans leurs esprits et faisant morfler salement un des héros. A ce titre, si le film n'est pas vraiment gore, son -16 tient à un sadisme réel, cruel et très impactant. Vous êtes prévenus 😉
Clairement la très bonne surprise de cet été !