Paolo Sorrentino revient avec un film semi-autiobiographique, ce qui est forcément un événement. On retrouve la virtuosité du cinéaste derrière la caméra, cette fois-ci dans un film quasiment sans musique, loin de la grandiloquence de La grande bellezza.
Cependant, ce n'est pas parce que le nouveau film de Sorrentino traite de sujets plus intimes comme le rapport à la famille et l'adolescence qu'on ne sent pas une certaine grandeur, que ce soit dans la mise en scène ou dans le montage. On découvre une famille où chaque personnage a une identité très marquée, et malgré ses défauts très exacerbés, devient instantanément attachant.
Au milieu de tout ça, le protagoniste va grandir trop vite. Le film met du temps à basculer vers autre chose que de l'exposition, mais lorsque cette bascule a lieu, c'est plutôt poignant et c'est là qu'on se rend compte que toute cette préparation était nécessaire. Les personnages ont de l'épaisseur, et l'air de rien Sorrentino en a profité pour brosser un portrait de l'Italie des années 80. On voit les matchs de foot que les familles regardent ensemble sur les balcons, et c'est tout bête mais autant je n'aime pas le foot et suis dans l'incapacité de comprendre la ferveur populaire que cela génère, autant je peux trouver ça beau malgré cette incompréhension. Ici c'est le cas, parfaitement retranscrit, avec des plans très bien composés et un sens de l'image plutôt admirable.