Une jeune recrue du FBI est chargée d'enquêter sur la mort d'un sulfureux animateur de radio, dont le ton ne plaisait pas aux radicaux d'extrême droite ainsi qu'aux racistes en tout genres. Elle va faire son enquête dans le Midwest où elle rencontre un homme veuf, ancien de la guerre du Vietnam mais qui quelques idées très conservatrices, dirons-nous...
Il est intéressant de voir le franco-grec Costa-Gavras plonger dans une histoire aussi américaine, où le racisme se mêle à la xénophobie dans des contrées reculées du pays. Mais c'est également, dans le regard de Debra Winger, une plongée dans l'horreur, dans tout ce que la détestation de l'autre peut avoir d'insupportable. Notamment une chasse au Noir, qui doit fuir comme un lapin sous les yeux horrifiés de cette jeune femme, qu'on voit révulsée par ce déchainement de haine. Cela va jusqu'à une manifestation dans une forêts d'adeptes du Ku Klux Klan et de Néo Nazis, bref du beau monde...
Pourtant, Costa-Gavras a fait le choix judicieux de ne pas faire de ces gens des méchants par principe, car ils sont montrés comme défendant leurs convictions, aussi horribles soient-elles, et notamment l'excellent Tom Berenger, montré comme le type idéal avant que le visage ne se craquèle.
Debra Winger est elle aussi étonnante dans ce rôle, car elle joue au fond une femme infiltrée dans ce milieu, jusqu'à tomber amoureuse de cet homme, et qui fait de fréquents allers-retours vers ses collègues du FBI, dont John Heard. Ce qui ressemble presque à une double identité pour elle, aimante d'une part, dans la haine de l'autre. De plus, Costa-Gavras a su proposer une fin intelligente, non pas claire et nette, mais incertaine sur l'avenir de l'Amérique, notamment chez ces gens qui basculent à la droite de la droite. Le tout étant très bien réalisé de surcroit.