Partant sur des bases efficaces mais peu originales, « La Main qui venge » va se révéler un Film noir nettement plus inattendu par la suite. Au-delà du fait que le héros soit très modérément sympathique, cette dimension presque fantastique apportée par ce personnage insaisissable, dangereux,
invisible
presque jusqu'à la dernière minute donne une dimension presque fantastique à l'œuvre, assurément inquiétante. L'impuissance, la peur qui touche les protagonistes s'avèrent assez saisissantes par moments, la belle maîtrise et surtout l'excellente atmosphère, notamment à travers les décors, créée par William Dieterle étant également à saluer.
Il prend également soin des deux rôles féminins, interprétés avec sensibilité par Lizabeth Scott et Viveca Lindfors, aux côtés d'un Charlton Heston presque débutant et en imposant déjà sacrément physiquement (ce qui ne l'empêchera pas de se montrer presque vulnérable, notamment dans les dernières minutes, encore une idée judicieuse). Sans être une réussite majeure du genre, voilà un titre sachant mener sa barque avec suspense et habileté, jamais totalement là où on l'attend, malgré un dénouement gentillet sur lequel l'historien du cinéma Patrick Brion a une explication pour le moins inattendue mais plutôt intéressante : si vous avez l'occasion de l'entendre, elle devrait vous faire sourire. Une « main » à découvrir.