Bogart prend une famille en otage
Humphrey Bogart n'a pas tourné que des chefs-d'œuvre, et ce huis-clos sorti un an avant sa mort en est la preuve. Toute l'intrigue ou presque est résumée dans le titre du film : un évadé de prison dénommé Griffin va se réfugier avec deux de ses acolytes dans une maison prise au hasard, et en attendant l'arrivée d'une grosse somme d'argent, il va prendre la famille en otage.
Mal rasé et les épaules rentrées, Bogie est parfait dans ce rôle de voyou brusque et sans-gênes. Parlant un argot que n'aurait pas renié Michel Audiard, il mène la vie dure à la famille Hilliard, mais les laisse tout de même sortir occasionnellement pour ne pas éveiller les soupçons.
Avec un pitch pareil, William Wyler aurait pu faire quelque chose de grand, mais ce long métrage est soporifique au possible. Hormis la scène finale, il n'y a quasiment aucune tension, et la plupart des acteurs sont mauvais. Les 4 membres de la petite famille modèle semblent tout droit sortis d'une sitcom américaine des années 50 : ils sont fades, sans saveur, sauf le gamin qui est une vraie tête-à-claques. Les truands ne sont pas mieux lotis : le gros Kobish surjoue dans son rôle d'imbécile sadique, et le frère de Griffin ne sert strictement à rien du début à la fin.
Bref, ce film vaut le coup d'œil pour la performance convaincante de Bogart, mais à part ça, c'est l'ennui profond.