Un éditeur britannique est indirectement contacté par un savant russe, qui veut publier des données militaires confidentielles. Evidemment, les services secrets de toutes parts vont se mêler à l'affaire. Adapté de John LeCarré, "The Russia House" est un film d'espionnage qui se veut réaliste.
Sean Connery est à des années lumières de son personnage de James Bond. Il campe un apprenti espion intelligent et charmeur, mais préférant l'honneur au patriotisme, et traitant les services secrets avec dédain. Et comme souvent, Connery excelle dans son rôle. Face à lui, on retrouve avec plaisir Klaus Maria Brandauer dans le rôle de l'intellectuel russe déterminé mais seul, Michelle Pfeiffer en femme menacée, et Roy Scheider en chef de renseignement Américain primaire. Mais les acteurs ne sont pas les seuls à porter le film.
Bien que le film soit réalisé de manière très sobre, sans grande surprise, et relativement posé (voire lent), l'intrigue demeure intéressante. Notamment dans sa vision de la course aux armements (les USA préfèrent maintenir la course pour satisfaire le complexe militaro-industriel, plutôt que d'exposer les preuves permettant de l'arrêter). Enfin, il s'agit de l'un des rares films US tournés en Russie avant la chute de l'URSS. A la différence d'un "Red Heat" qui exploitait peu cet élément, "The Russia House" insiste dessus et en profite pour livrer une vision quasi documentaire de la Russie de l'époque (plans sur la ville, métro, magasins, etc.). Au final, il s'agit d'un bon petit film d'espionnage.