Presque dix ans après un cinquième opus placé sous le signe de la mise en abyme goguenarde, la poupée préférée des fans d'épouvante revient, son créateur Don Mancini souhaitant visiblement boucler la boucle une bonne fois pour toute... jusqu'à la prochaine fois.
Tourné directement pour le marché du DVD et de la VOD, ce sixième épisode tape dans le quasi-huis-clos des familles (le flic à l'extérieur est seulement là pour faire bonne figure), tentant comme il peut de camoufler un budget que l'on imagine facilement modeste, le résultat faisant malheureusement penser à une production cheap sortie tout droit de la fin des années 80 style "Puppet Master".
Rempli à ras-bord de clichés et de personnages sans aucune saveur (on se tape la gamine la plus cosmiquement conne du genre), "La malédiction de Chucky" peine à mener son intrigue jusqu'au bout, ne nous racontant absolument rien pendant plus d'une heure si ce n'est des déambulations soporifiques dans une villa photographiée comme un porno chic, l'intérêt véritable du script de Mancini étant de se raccrocher maladroitement aux débuts de la saga afin de clore une franchise sympathique mais inconstante.
Si Mancini parvient in extremis à éviter la purge ultime le temps d'une poignée de plans, de quelques idées intéressantes et grâce surtout à la présence de Fiona Douriff (fille de Brad et seule comédienne potable d'une distribution de seconde zone), son film se vautre sur tout le reste, interminable jeu de massacre même pas drôle flanqué d'un Chucky fade et étonnamment moins crédible que dans "Child's play" et s'achevant sur un gros clin d'oeil attendu mais qui devrait ravir les fans de la première heure.