Le genre horrifique au cinéma est un eldorado dont on ne parle pas assez, avec ses budgets ridicules et ses promesses de rentabilité folles (les Paranormal Activity ont dépassé les 200 millions de recettes pour moins de 5 millions de budget, "Çà" a récolté 700 millions pour 35 dépensés, Conjuring ou Hannabelle dépassent les 300 millions pour 20 millions de budget...).
Le risque étant moindre, les producteurs laissent plus de marge à des projets plus novateurs les uns que les autres (It Follows, Barbare, Fresh, Vermines...). Je vois donc dans le genre horrifique l'un des derniers grands espaces de créativité au cinéma.
La créativité n'est absolument pas le point fort de cet opus de la série The Omen.
D'abord, le film est la quasi réplique du récent "Immaculée" qui avait le double avantage de traiter le sujet brûlant de l'avortement, et d'avoir Sydney Sweeney pour les scènes de nu (je ne suis qu'un homme). Ensuite, ces "Origines" s'appuient sur une série de films de 50 ans. Avoir l'idée de faire un prequel d'un film sorti en 1976, que tout le monde a oublié, c'est quand même casse gueule non ?
Le film ne sait ainsi jamais sur quel pied danser entre les références à la série, aux codes du genre horrifique, et au développement de son propre univers. La dichotomie entre le retour aux années 70 (la photographie, l'absence de technologie...) et des thématiques typiques des années 2020 (maladie mentale, avortement...) est aussi marquante que mal gérée.
Sur la forme, le film évite la multiplication de jumpscares et les classiques bas de gamme de l'horreur et met l'accent sur un désagréable sentiment croissant d'angoisse et de claustrophobie. Le travail sur le son est à mettre en avant, comme certains plans léchés. Mais cette Origine développe son intrigue de façon trop classique, en singeant beaucoup trop Rosemary's Baby. On a déjà tout vu, le film n'a pas la classe de nous économiser du temps et répète son histoire pendant deux longues heures.
Les points positifs :
+ + La photographie
+ + + Une horreur croissante
+ + Le son
Les points négatifs :
- - - L'histoire
- - - - Les tentatives de recoller à la série
- - - - - Le prénom choisi pour le fils du diable : Damien