La sortie aurait pu être un peu décalée. Un film d'horreur correct mais qui rappelle "Immaculée"

Ma vidéo critique sur La Malédiction - L'Origine

La Malédiction, une série de films d’horreur commencée par Richard Donner en 1976. Ca a fini par devenir un saga avec plusieurs films avec un nouveau réalisateur par film, en plus d’une série qui était la suite du troisième opus. Après un remake en 2006 réalisé par John Moore (oui oui, le John Moore qui a fait le pire Die Hard et l’horrible adaptation de Max Payne en film), la saga a décidé de nous sortir un préquel sur les origines de la naissance de l’antichrist. L’idée peut paraître intéressante même si les préquels de vieux films d’horreur ont raison d’être craintes dans certaines circonstances (comme avec Halloween Kills et Ends). Bref, que vaut ce préquel ? Et bien il est assez correct pour ce qu’il propose mais il a tout de même certains défauts évidents.

Précisons tout de même que cette critique se fera uniquement sur le film en lui-même, on va faire comme si le premier film n’existait pas (il n’a pas encore été vu aussi… )

Positif

• Margaret (Nell Tiger Free) est une nouvelle sœur du couvent qui attend impatiemment de prononcer ses vœux dans son nouveau foyer. Cependant, c’est aussi une femme attachante qui tente de comprendre et d’apprécier toutes les jeunes filles de ce couvent. C’est réellement une protagoniste à laquelle on s’attache de part son innocence.
• Le père Brennan (Ralph Ineson) est un homme qui a été banni et qui cherche à trouver des traces de l’Antichrist afin d’en empêcher sa naissance. Il n’est pas d’une grande utilité mais on sent qu’il veut bien faire.
• Carlita (Nicole Sorace) est une jeune fille faisant partie des orphelines du couvent et c’est la plus isolée et maîtrisée des filles du couvent. Elle semble avoir un traitement très spécial avec les autres mais c’est ce qui la rend intrigante.
• Le père Gabriel (Tawfeek Barhom) est celui qui a voulu faire venir Margaret au plus vite car il la connaît et l’a déjà aidé. Un homme qui semble charmant au premier abord.

• Le long-métrage démarre par le père Brennan qui rend visite à un autre père dans une église afin de comprendre ce qui s’est passé dans un ancien évènement qui lui est arrivé. Ça se conclut d’une manière assez sanglante mais ça annonce la couleur pour la suite.

• Les musiques sont plutôt cool, pas exceptionnelles mais des musiques qui passent avec ce qui se passent à l’image. Par contre, aucune ne restera dans votre mémoire après la séance.

• Les décors proposés passent bien. Chaque lieu qui nous est montré arrive à convaincre le spectateur sans trop difficulté, même une simple rue plongée dans la noirceur de la nuit.

• L’horreur n’est pas excellente mais elle s’en sort un peu. Malgré les trop nombreux scarejumps, on a une horreur qui arrive à faire un peu d’effet de temps en temps.

• Le jeu d’acteur semble investi. Nous ne sommes pas face à d’excellentes performances mais la majorité du casting semble s’investir un minimum au moins.

• Les costumes sont assez sympathiques pour ce qu’ils proposent. C’est un détail mais ce sont des costumes d’assez bonne qualité qui nous sont proposés.

• Les effets spéciaux ne sont pas nombreux mais ils font le café. Il est clair que ça ne vous marquera pas mais ça reste de bonne facture ici.

• La mise en scène a quelques idées plutôt pas mal, notamment sur les jeux de lumières et d’ombres de certaines scènes à l’écran.

• La photographie est plutôt sympathique sans être exceptionnelle. Elle fait le café et nous offre des visuels assez corrects.

• Malgré que le scénario soit un peu prévisible, on arrive tout de même à être un peu surpris par quelques éléments.

• La retranscription dans les années 70 passent assez bien, surtout par rapport aux décors et aux costumes proposés.

Négatif

• Un des soucis de ce film est qu’il vient de sortir 1 mois après « Immaculée » qui est aussi un film d’horreur sur la religion qui parle de la naissance d’un enfant. Alors non, les deux long-métrages ne sont pas complètement pareils mais ils sont dans le même registre alors il fallait peut-être attendre quelques mois de plus sortir ce préquel.

• Luz (Maria Caballero) est la colocataire de Margaret et c’est une femme qui aime profiter des soirées et de la vie avant de prononcer ses vœux. Ce qui est dommage avec elle, c’est qu’elle apparaît pour l’inciter à faire des soirées, puis elle disparaît et on ne la revoit que pour ses vœux, c’est quand même un peu léger.

• Sachant que l’histoire se déroule en 1973, comment est-il possible d’entendre la chanson « Daddy Cool » de Boney M est sortie en 1976 pendant une soirée ? C’est un détail mais c’est réellement une incohérence quand on y fait attention, même si ce n’est pas dramatique.

• Concernant la fin, ça aurait pu être bien si ça ne s’était pas terminé avec ce gros clin d’oeil au premier film. On sait que c’est un préquel, même pour ceux qui n’ont pas vu les originaux, pas besoin de faire une aussi grosses référence forcée.

• C’est bien de vouloir mettre des scarejumps bien faits dans votre film d’horreur, mais il va falloir se calmer sur les scarejumps parce qu’en ne dépendant que de ça, et bien on finit par voir la chose et ne plus être surpris.

• Alors, on a le symbolisme de la religion et de l’antichrist pour l’église, mais c’est tout. On a pas de réel élément de symbolisme intéressant par rapport Margaret ou à certaines personnes de son entourage.

• Question tension, c’est un peu difficile à croire. Non pas que les moments d’horreur ne marchent pas mais c’est difficile de ressentir de la réelle tension pour nos personnages.

• C’est bizarre mais on sent venir un peu le scénario. Peut-être que c’est du à la sortie d’Immaculée avant lui mais on voit venir les principales ficelles du scénario.

• Certaines séquences sont un petit peu trop surcuttées. C’est un détail mais vous auriez pu essayer de faire un peu moins de coupures dans ces séquences.

• Aucune émotion n’est à ressentir ici. Quoi qu’il se passe, on a du mal à se sentir impacté par ce que traversent notre protagoniste.

Au final, La Malédiction : L'Origine est un film d’horreur qui se regarde mais qui est sorti un peu trop tôt par rapport à un autre film du même genre. Il est vrai qu’on a quelques personnages intéressants, des décors et des musiques de qualité et une horreur pas trop mal. Cependant, ça ne fait pas oublier le scénario assez prévisible, un manque de tension évident et une grosse fin en mode gros clin d’œil qui aurait pu être meilleure. En clair, difficile de savoir si ça plaira aux fans de la saga mais le manque de symbolisme va grandement diminuer l’intérêt. Et pour ceux dont c’est le premier film de la saga, ça passe mais rien de plus. Il n'y a plus qu'à découvrir la version de Richard Donner maintenant.