Dès les premières minutes, j’ai su que j’allais adorer ce film. La Mélodie du bonheur, de Robert Wise, est l’un des plus grands succès de l’histoire du cinéma. Il s’agit d’une comédie musicale racontant la rencontre entre un veuf éduquant ses sept enfants de manière militaire et une nonne envoyée en mission dans la famille en tant que gouvernante. Cette dernière se révèle pleine de vie et d’optimisme, une attitude gaie qui contribue à transformer l’état d’esprit de toute la famille.
Je n’avais encore jamais visionné ce film magnifique, mais j’ai découvert que je connaissais déjà certaines de ses chansons, dont la magnifique My Favorite Things, que reprend Bjork dans le majestueux Dancer in the Dark que j’adore. J’avais aussi déjà entendu la chanson Sixteen Going on Seventeen, mais je ne sais pas où. Ce sont des airs qui de toute évidence traversent les époques. C’est l’un des aspects que j’ai le plus aimé dans ce film, les chansons et la musique sont très réussies et s'intègrent trop bien à l'histoire. Elles respirent la joie et on a envie de les chanter avec les personnages même si l’on ne connait pas encore les paroles.
L’histoire est très légère, mais surtout très jolie. Parfois le scénario et certains événements prêtent à sourire tant ils frisent la naïveté, voir la niaiserie, mais je ne sais pas par quel miracle, le spectacle n’est jamais ringard (en tout cas pas à mes yeux), et on adore se prendre au jeu et rêver à cette vision du monde enchanté. L’ambiance du film est bon enfant avec beaucoup de bons sentiments, et ça fait du bien. À vrai dire, c’est tout à fait le genre de film que j’aime et qui m’émerveille.
Le casting est super, avec bien entendu une Julie Andrews hypnotique. Je l’adore. J’ai entendu que sa voix française (parlé et chanté) n’est pas la même que dans le film Mary Poppins, ça m’a un peu déstabilisé, et j’avoue que j’ai préféré la voix Disneyenne de la star. Quoi qu’il en soit, cette autre version de Julie Andrews (si je peux dire), dont la voix est plus innocente, est très satisfaisante. Le personnage est délicieux, on a tout simplement envie de l’aimer dès sa première apparition à l’écran. Richard Haydn m’a fait une drôle d’impression au début (je me suis dit : Maria va vraiment tomber amoureuse de ce pauvre type ?), puis finalement j’ai compris le charme de ce personnage et j’ai apprécié l’acteur dans sa sobriété. Les enfants semblent n’être qu’un seul et même personnage, si l’on excepte l’ainée qui a sa propre histoire. Ils n’ont pas vraiment de personnalités qui se démarquent et évoluent en groupe, c’est, je trouve, le seul point noir du film (mais qui ne m'empêchera pas de lui attribuer la note maximale). Chacun d’eux aurait dû avoir sa propre histoire, même si certaines avaient pris plus de places que d’autres, ainsi que Liesl montrait l’exemple avec son aventure d’adolescence avec ce jeune homme charmant qui se perd malheureusement dans le nazisme.
Aussi léger qu’il soit, le film ne tombe pas dans les schémas faciles et les rebondissements convenus. Ainsi la relation entre le veuf et la baronne se révèle plus saine qu’il n’y parait de prime abord. La fin, inattendue, nous plonge dans l’oppression du nazisme, dont seuls quelques indices éparpillés ici et là nous indiquaient la venue. J’ai vraiment apprécié ce contexte d'oppression qui dénote avec la joie et l’humanité de Maria. C’est comme si, un moment donné, Julie Andrews se révélait une poignée de secours dans l’horreur qui se dessine et que l'on devine.
L’esthétique du film est superbe avec ces paysages à couper le souffle et surtout ce cadre et ses costumes autrichiens, qui ne sont pas si fréquents que cela dans le cinéma. Ce qui ajoute donc encore plus d’originalité à l’œuvre.
Je ne pouvais écrire que du bien sur ce film, car je l’ai tout simplement adoré. Et je me demande pourquoi je ne le vois que maintenant.