Roi de (grand) coeur

Juste le morceau de sucre, qui aide la radinerie à couler... Wes Anderson aime beaucoup Roald Dahl, on l'a deviné (sans fermer les yeux) en voyant son magnifique Fantastic Mr.Fox, et maintenant en découvrant ses quatre courts-métrages adaptés des nouvelles pour adultes, plutôt méconnues, de ce grand auteur. On l'avoue d'emblée : seul ce Henry Sugar nous a vraiment plu, alliant fantastique, fascination pour un super pouvoir sans étalage d'effets spéciaux numériques (prends garde, Captain America, car maintenant Doctor Strange sait deviner les cartes à jouer !), esthétique forcément millimétrée à la Anderson, couleurs joliment surannées, artifices du film qu'il laisse apparents (le technicien qui déplace les décors en direct, le narrateur qui est présent pour faire la voix-off), personnification de Roald Dahl (Ralph Fiennes semble bien heureux de jouer le grand Monsieur), et surtout morale touchante à la Frank Capra. On ne saura probablement jamais la véritable histoire derrière ce récit d'homme accro au jeu qui cherche à gagner le pactole à tous les coups,

Un peu de douceur dans ce monde de brutes, un beau court-métrage dans lequel on sent la bienveillance de l'auteur et du réalisateur pour les bienfaiteurs désintéressés. Quelque part entre le papy qui compte les cartes à la belote (un don qui nous fascine) et Mr.Deeds de Capra, ce Henry Sugar est une bonne surprise.