Ca possède ce petit air aisément reconnaissable des policiers à la française des années soixante, la petite bande-son jazzy, la production franco-italienne, le casting habituel, Audiard, Simonin, Paris, un braquage, une vengeance... C'est loin d'être le meilleur dans le genre mais ça garde gentiment le charme habituel, et on passe allègrement sur les plus gros défauts...
D'abord, Audiard audiardise un peu trop pour le contexte et ça ne marche qu'une fois sur deux, ensuite, il y a comme un problème de ton entre l'histoire super glauque et violente et la façon humoristique de la raconter, mais sans que ce ne soit pour autant de l'humour noir... Et puis, bon, Aznavour en petite frappe, en fait, ça ne marche pas. Biraud en pleutre, oui Daniel Ceccaldi en inspecteur qui se fait plaisir, oui, même Pierre Brasseur en pleurnichard ça passe, mais Aznavour ça cloche trop...
Et sinon, Annie Fratellini est trop touchante pour que ça ne fasse pas mal de la voir se prostituer et faire un pot-au-feu à l'ignoble Georges Géret, affreux rouquin, même en noir et blanc...
Bah de toutes façons, c'est pas trop grave, on regarde juste Lino, il est toujours parfait Lino, même quand c'est bancal, que le rôle ne lui va pas trop, ça glisse sur son talent habituel et il emporte le tout rien qu'en posant ses épaules devant la caméra, le reste, c'est du remplissage.