Pierre Granier-Deferre s'aventure dans un genre où on ne l'attendait pas forcément. Le film est un nouvel avatar de la série noire parodique où la dramaturgie et la violence de la pègre s'effacent au profit de personnages démythifiant le gangster-type et perpétuant la tradition du petit truand audiardien, médiocre et maladroit.
"La métamorphose des cloportes", d'après Alphonse Boudard, c'est l'enrichissement sans scrupules de petits braqueurs au détriment de leur complice emprisonné. En attendant le règlement des comptes. Et comme on sait que le complice spolié est Lino Ventura, on peut s'attendre à du brutal.
Ventura, le justicier, et les seconds rôles dont il est bien entouré servent avec une jubilation visible les dialogues d'Audiard. Il faut d'ailleurs bien admettre que seuls les textes procurent un réel amusement. On peut trouver le scénario un peu simpliste et la mise en scène de Granier-Deferre assez terne, sans personnalité ni idées qui, par conséquent, supporte la comparaison avec les meilleures réussites de Lautner, l'expert en matière de parodie de polar.