La méthode : surprenant, ingénieux mais pas très réaliste
J'abonde avec ce que j'ai lu par ailleurs : le film au démarrage est totalement captivant : on est avec les 7 candidats dans la pièce, on partage leurs angoisses. La tension monte à mesure que les petits jeux de rôles s'enchaînent, les candidats devant s'entre-éliminer. Cette économie de moyen de la méthode Gronhölm est très bien vue et se reflète dans la réalité d'aujourd'hui où comme on me l'a dit à pôle emploi le mois dernier "il y a de moins en moins de chargés de recrutement dans les entreprises"... ce à quoi on a envie de rétorquer par une remarque de Tomasi : "on va quand même pas se battre pour travailler", match nul dans un monde du travail où règnent le mensonge et la désillusion. Et justement, dans "la méthode", les candidats se prennent au jeu et sont prêts à presque tout pour obtenir le poste. C'est bien foutu, très captivant surtout au début, mais il y a des moments pas du tout crédibles et des scènes too much aux toilettes, notamment un plan inadmissible de vulgarité — on se croirait dans une espagnolada tellement c'est de mauvais goût — qui eût pu être suggéré avec subtilité. J'ai également noté quelques incohérences sur les candidats finalistes, notamment le "macho espagnol", qui d’emblée montre des travers autocrates comme Quentin — le sosie de Dieudonné — dans "Cube" et qui reste en lice, malgré tout ??? Enfin, quand on voit le candidat retenu et ses qualités humaines et professionnelles, on se dit "qui se ressemble s'assemble, que votre navigue vogue et surtout qu'il coule vite et très profond", ce qui est bien vu. J'étais donc parti la première heure pour un 8/10, mais les éléments que je viens de citer, ajoutés au fait que les personnages ne sont pas suffisamment intéressants pour qu'on s'intéresse à eux, font chuter la moyenne du film à 6,5/10. On est quand même loin du chef d'oeuvre "12 hommes en colère", ou du climax de "Swimming with sharks".