Un couple revient sur son existence conjugale après que l'époux, médecin, a découvert la photo de sa femme chez un jeune homme suicidé, probablement son amant (Daniel Gélin). Les explications s'enchainent à coups de flashback, découvrant les mensonges de l'un et de l'autre, les infidélités. La minute de vérité est en quelque sorte l'autopsie du couple.
Le film de Jean Delannoy est un petit drame bourgeois mis en scène selon les critères de l'époque. A la situation de départ, le cinéaste n'ajoute rien de très convaincant d'un point de vue humain ou psychologique. La passion soudaine de Madeleine manque...de passion (malgré l'interprétation honorable de Michèle Morgan) et, surtout, les personnages témoignent rarement de vérité et de nuances. En particulier, Pierre, dont la composition par Gabin de ses réactions d'époux trompé puis coupable est constamment fausse. La vérité révélée ne semble faire naître ni douleur ni amertume, pas plus que ça en tout cas. On le voit une dernière fois lorsqu'à l'annonce de la
mort de son amant, Madeleine ne réagit que par une vague grimace et redevient spontanément un épouse modèle.
Encore le rôle de Michèle Morgan est-il plus convaincant que les deux personnages masculins.