Avec LA MISSION, deux grands noms du cinéma s’attaquent au genre du western. Ainsi, après CAPTAIN PHILIPS, Paul Greengrass et Tom Hanks se retrouvent pour un film loin du style habituel du cinéaste britannique.
En suivant le parcours d’un ancien capitaine de l’armée confédéré lisant les journaux de ville en ville, Greengrass prend le pouls d’une Amérique au sortir de la Guerre de Sécession. Une Amérique divisée et meurtrie qui renvoie directement à celle d’aujourd’hui. Mais là où un récit contemporain aurait entrainé une perte d’identification, LA MISSION rappel à quel point le western est un genre universel ; chaque pays - ou du moins démocratie - connaissant cette fracture. A travers la relation entre Kidd et Johanna, on saisit l’importance d’aller de l’avant pour surmonter son passé et de renouer le contact dans ce monde haineux. Aussi, en s’attardant sur la lecture des nouvelles du monde, LA MISSION tente de redorer le blason, de manière utopique, de la presse et son idéal. Tous ces éléments plutôt pertinents viennent relever le niveau d’un western très classique et assez peu subtil où la mise en scène de Greengrass perd de sa force. En s’adaptant au classicisme du western, elle se veut moins nerveuse et brut mais jouit toutefois du travail de Wolski à la photographie – c’est à ce titre regrettable de ne pas le découvrir au cinéma. Surtout, elle capte les interprétations de Hanks et Zengel, impeccables, lors de leurs échanges où l’émotion se dégagera d’un regard et de quelques phrases touchantes.
Classique et en aucun cas inoubliable, LA MISSION reste un petit western sensible, beau et idéaliste dont malheureusement le manque de profondeur fait défaut.