On redécouvre le JT d'autrefois, un Monsieur Gazettes qui parcourait les villages avec son stock de journaux pour lire sur la place publique (moyennant quelques pièces) les nouvelles du monde... Personne ne sachant lire, et les informations ne circulant jamais bien loin, les auditeurs écoutaient religieusement (peut-être même plus que les dimanches) ce que le bonhomme à lunettes déclarait le nez dans ses feuilles de choux. News of the World a su recréer cette ambiance unique des séances de lecture publique, avec un montage très soigné et un binôme de personnages très attachant. Car, évidemment, les lectures ne viennent qu'en second-plan d'une intrigue plus grande, celle d'un voyage pour ramener une petite fille enlevée et élevée par des Indiens Kiowa à sa véritable famille, ce qui n'est pas une mince affaire quand la petite s'est convertie naturellement à la culture Kiowa et ne parle pas un mot d'anglais. Tom Hanks est comme toujours un excellent choix de casting pour insuffler de la bonhommie et sympathie à un personnage, il interagit de façon charmante avec sa partenaire d'écran Helena Zengel (son personnage est un brin agaçant au début, mais on finit par s'y faire). On connaît (à peu près tous) l'issue de ce voyage, car on l'a déjà vu quelques fois, mais il nous met tout de même un sympathique sourire sur les lèvres. Le réel atout de News of the World est sa bande-originale signée d'un grand James Newton Howard qui nous offre une musique à l'ouverture country réussie sur laquelle vient se greffer naturellement la petite mélodie pincée aux cordes, puis l'élargissement aux violons comme seul Howard sait les faire. On ne se lasse pas d'écouter la musique du générique de fin, on regrette carrément que la composition musicale ait été boudée aux récompenses du cinéma américain (autant dire que l'on n'est pas du tout d'accord avec le choix fait du gagnant), tant elle fait revenir les mélodies country (ré-arrangées) sur le devant de la scène depuis quelques années. On embarque tout de même avec grand plaisir dans les péripéties de ce binôme si tendre, qui apprend à se comprendre chemin faisant, et nous ramène aux séances de lectures que l'on préfère largement à notre JT du soir.