"Le temps qu’un homme comprenne que son père avait sans doute raison il a généralement un fils qui pense qu’il a tort…"
C'est la morale qu'on pourrait appliquer à ce film (si on l'a vu) et compris les méandres parfois difficiles à suivre, de cette histoire de guerre dans laquelle des cow-boys pillent les chevaux de l'armée pour les revendre à l'ennemmi avec de juteux bénéfices...
Ca n'a rien d'un western même s'il s'agit d'un film dans lequel l'armée occupe l'essentiel de l'aventure, sans qu'on voie l'ombre d'un tipi, ou d'une quelconque plume d'indien. Ce n'est donc pas non plus un film de guerre...
Et justement, c'est là où le réalisateur André de Toth me semble avoir mérité la note que j'attribue à son oeuvre, c'est parce qu'il n'a pas fait comme nombre de ses confrères en commettant un copier/ coller des luttes des mêmes fillms avec les indiens où ceux-ci finissent toujours par se faire plumer !
En effet, il semble toujours avoir été inspiré par l'espionnage, et partant le contre-espionnage en nous montrant comment celui-ci était né chez les tuniques bleues...
Le scénario est donc particulièrement riche mais trop peut-être puisqu'ils sont trois à l'avoir élaboré.
Il faudrait presque une notice explicative pour nous expliquer "qui est qui et qui fait quoi" parce qu'à force de nous mettre sur de fausses pistes, on en viendrait à se demander si les sudistes qu'on voit ne sont pas des nordistes déguisés. Et si nootre père est bien notre père... Sorte de Cluedo bien compliquée à décrypter après une journée de travail...
Ce qui reste le même, c'est le peu d'intérêt accordé aux femmes dans ce film de militaires et de truands ! Encore que pour la seule qui figure, on l'affuble de cet éternel féinin qui n'a rien d'omerta d'avoir une trop grande langue et trahir son mari qui n'est qu'un faux-vrai ex-rénégat "défroqué" de l'armée, tout Commandant qu'il soit.
Donc on ne s'ennuie pas, mais trop de charges au son du clairon fantôme (même lorsqu'il n'y en pas un cavalier en en vue) finissent par nuire à l'ambiance du film en allant à l'encontre de silences qui eussent sûrement été plus angoissants ! Mais c'était à la mode.
Question casting, "des gueules de cinéma" dont beaucoup d'antipathiques mais peu de stars si l'on excepte Gary Cooper, aussi naturellement autoritaiire que s'il avait vraiment été commandant !
Quant à la "rescapée" du beau sexe dans ce casting, Phyllis Thaxter, on ne peut dire qu'elle aura marqué de son empreinte ce film et n'aura fait qu'une très aussi discrète carrière que son rôle dans le film... On dirait par moments qu'elle s'apprête à "cannibaliser" son mari, uniforme inclus, tant elle le dévore des yeux... Mais il y a tellement pire dans d'autres films d'hommes...
Ma!gré un titre alambiqué et pas du tout "vendeur" ("Springfield Rifle", mieux baptisé de naissance aux US) et sans atteindre les meileurs résultats du box-office français, ni rivaliser avec les presque 13 millions de spectateurs du "Petit moonde de don Camillo de Duvivier) ce film, endiablé au possible et dans tous les sens du mot a atteint les 2 077 849 entrées en salles. Effet Gary Cooper ?
TCM Ciné le 27.12.22021
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