- Après s’être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau, et
l’emmenèrent pour le crucifier.
- Le diable, l’ayant élevé, lui montra en un instant tous les royaumes
de la terre.
- Il dit « pardonne leur car ils ne savent ce qu’ils font ».
- On se moquait de lui, disant « Sauve-toi toi-même, descends de la
croix ! »
- Lorsqu'il fut descendu, une grande foule le suivit.
- Il avança, au milieu des boiteux, des aveugles, des muets et des
estropiés.
- Alors je vis la bête, et les rois de la terre, et leurs armées
rassemblées pour faire la guerre à celui qui était assis sur le
cheval et à son armée. Je vis des morts, assassinés devant les
vivants.
- Et voici, les morts étaient plus heureux que les vivants.
- Car voici, partout où la mort passait, la vie reprenait forme.
- Je vis et entendit des bruits de guerre, et ce n’était pas encore la
fin.
- Alors il s’éleva de faux christs et de faux prophètes, et c’était
encore une vanité et la poursuite du vent.
- Je vis qu’on ne donnait pas manger à celui qui avait faim, ni à boire
à celui qui avait soif ; mais on rejetait le nécessiteux, on le
laissait seul porter sa croix.
- Et la chair était plongée dans la servitude de la corruption.
- Mais la prostituée fut justifiée.
Sans être une totale critique de la religion, La montagne sacrée n’en est pas non plus un hommage. C’est une œuvre qui l’utilise, la détourne, la déforme, afin d’en retirer des éléments amenant à réfléchir sur un des thèmes les plus impressionnants qu’elle présente : l’immortalité.
Pendant la partie centrale de son film, Jodorowsky nous présente ses personnages, des individus différemment riches et différemment pécheurs.
Ils se lancent à l’assaut de La Montagne Sacrée, pour obtenir le secret de L’Immortalité. Ou peut-être celui d’une plus grande vérité.
« Do you want gold ? », la recherche de la richesse. Se trouve-t-elle dans l’or ? Ou peut-être dans la vérité.
Le voyage sera rude, voire éprouvant, tant il tient de la personnalité de son réalisateur, mais cette course en vaudra le prix. Car la fin est au sommet.
Si j’ai quelques réserves sur l’ensemble du film, je ne peux qu’avouer une chose concernant sa fin : c’est ma fin de film préférée. Les deux dernières minutes qui m’ont le plus marqué. Ou comment une simple scène remet tout en cause, tout en dévoilant tout un questionnement des plus riches et fascinants. Je ne me suis jamais remis du choc pris en pleine face en découvrant ce moment indescriptible de cinéma.
Depuis, je le regarde encore de temps en temps, en étant continuellement ébahi par cette perfection inattendue et cette maîtrise totale d’une œuvre qui pourtant paraît bien chaotique. La Montagne Sacrée s’élève ainsi bien haut dans mon cœur, grâce à cet instant magique, qui vaut le coup à lui seul.
Je m’y revois encore… la table ronde… les crânes dégarnis…les capuches bleues… l’accent de Jodorowsky…et…
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