Préambule : il existe deux versions de ce film. Celle dite italienne de 1h28, et un director's cut de 1h44. Peu de différence dans l'intrigue ou la violence (qui reste très sage au passage). Quelques scènes ont simplement été gardées dans la version longue, qui développe davantage l'intrigue industrielle. Ne soyez donc pas frustrés si vous ne mettez la main que sur la version courte.
Pour le reste, "La morte ha fatto l'uovo" est un giallo pour le moins singulier. On retrouve certes des bourgeois qui cherchent à s'entourlouper. Dont un mari frustré qui a une liaison avec sa secrétaire, et aimerait se débarrasser de sa riche épouse. Et un directeur marketing au rôle trouble.
Mais d'une part, tout ceci se déroule autour d'un élevage industriel de poulet. Expérimentations génétiques et dangereuses machines seront donc de la partie ! D'autre part et surtout, Giulio Questi livre une mise en scène par moment expérimentale.
Le premier quart d'heure et les 10 dernières minutes sont à ce titre réjouissants si vous aimez ce type de cinéma. Un montage éclaté, voire frénétique, qui fait par moment voler en éclat la notion d'espace ou de temps. Des plans parfois assez étranges. Et une BO dissonante à la guitare sèche.
Malheureusement tout le reste est un peu mou. Il ne se passe pas grand chose, les filouteries sont surtout implicites, et on peut vite décocher.
Restent les acteurs (Jean-Louis Trintignant, entourée des belles Gina Lollobrigida et Ewa Aulin). Et une atmosphère étrange, jouant sur l'aspect répugnant des manipulations sur les poulets.
Ca reste quand même un peu dommage, avec un vrai bon scénario on aurait pu avoir un giallo dans le haut du panier du genre.