Enzo G. Castellari se débarrasse de tout soupçon de scrupule, et réalise un plagiat éhonté au rabais de "Jaws". C'est bien simple, on y retrouve à peu près tous les éléments du scénario du film de Spielberg, des protagonistes aux situations... mais avec un manque criant de moyen et de volonté d'authenticité artistique.
Outre l'absence de développement des personnages, des dialogues peu inspirés, et un montage qui saute du coq à l'âne, ce sont les attaques du requin qui seront évidemment les moments les plus drôles de ce nanar à l'italienne. Castellari mêle sans cohérence des ralentis ou des gros plans sur des acteur éberlués, et ajoute en contre-champ des plans sur une maquette grotesque, ou des stock-shots de requin... sauf que ceux-ci mélangent allègrement différentes espèces. Notre redoutable requin blanc change ainsi très régulièrement de taille et de forme, au gré des images documentaires insérées !
Le procédé est d'autant plus douteux et douloureux qu'on le compare forcément en permanence au film de Spielberg, infiniment plus réussi. Castellari parviendra pourtant à réaliser un gros succès commercial aux USA, faisant passer son film pour le troisième volet de "Jaws" (qui n'était pas encore sorti à l'époque), grâce aux similitudes entretenues et la présence fallacieuse du chiffre 3 sur l'affiche...
Néanmoins, la justice américaine s'en mêlera, et écourtera la carrière du film, interdisant son exploitation 1 mois après sa sortie ! On ne doute cependant pas que les Italiens opportunistes derrière ce beau nanar ont eu le temps de s'en mettre plein les poches... Ironie de l'histoire, les suites de Jaws sorties après ce plagiat ne seront guère meilleures que celui-ci.