En 1958, le polar vénéneux "Vertigo" reçoit un accueil public et critique tiède. L'année suivante, Hitchcock décide donc de changer de fusil d'épaule en réalisant "North by Northwest", thriller d'espionnage spectaculaire. On y suit Roger Thornhill, un publiciste new-yorkais pris malgré lui pour un agent secret, et embarqué dans une aventure qui le dépasse.
Dès les premières minutes, Hitchcock met le pied au plancher, avec une introduction bavarde de notre protagoniste plein d'humour, pour directement embrayer sur son intrigue principale. A partir de là, on enchaînera les lieux et les rebondissements en tous genres ! Très rythmé, doté de dialogues exquis, filmé avec maîtrise, le film n'ennuie jamais, et n'a que très peu vieilli. Il propose entre outre des séquences inspirées, audacieuses, et fort bien exécutées, qui deviendront célèbre et seront régulièrement référencées ou parodiées. On pense bien sûr à la scène de l'avion, du Mont Rushmore, ou de l'ONU. Sans compter les thèmes endiablés de Bernard Herrmann, et les acteurs. Cary Grant est comme souvent excellent en gentleman charmeur empêtré dans de sinistres péripéties, James Mason joue en retenue le grand méchant un poil théâtral, mais on repère aussi Martin Landau en secrétaire inquiétant, et bien sûr Eva Marie Saint en femme séductrice.
Grand spectacle classe et drôle, "North by Northwest" est ainsi l'un des premiers vrais film d'espionnage moderne, et a par ailleurs été comparé aux James Bond qui sortiront à partir de 1962.