On voit bien en ce dimanche midi la différence de public présent au sein de la Cité des Congrès. Je l’avais déjà constaté avec les spectateurs de Frankenweenie le matin et cela se ressent d’autant plus pour La Mouche de David Cronenberg où bon nombre sont venus en famille, les parents traînant leurs enfants pour la découverte d’un film qui les pleinement marqué lorsqu’ils étaient eux-même à la fleur de l’âge. De mon côté, il y a fort longtemps, c’est également ce qu’il s’était passé en configuration salon/VHS lorsque je devais avoir environ huit ans. Avec le second volet en bonus « qui ne rend pas tout à fait pareil » comme nous l’a dit notre présentateur (pour ne pas dire mauvais, tout simplement). Parce que finalement, La Mouche a su marquer toute une génération tant le film a été un succès en salle obscure à l’époque (« pour donner une idée, il a fait autant d’entrées que Les Ch’tis ou Les Tuche, c’est fou comment ça a évolué aujourd’hui » nous a rajouté cyniquement le monsieur susnommé). Et que ça m’a bien fait plaisir de le revoir dans des conditions optimales cette fois-ci, soulignant d’autant plus à quel point ce film n’a pas vieilli d’une ride. Outre le fait qu’on s’amusera du contraste entre son rôle futur dans Jurassik Park et celui de Seth Brundle, Jeff Goldblum se révèle particulièrement convaincant, d’autant plus lorsqu’il plonge progressivement dans son rôle de l’aberration mutante « Brundle-Mouche », tiraillé entre ses émotions et sa dévotion quasi-totale à la science. Et sa partenaire d’écran, Geena Davis, n’est pas en reste non plus dans cette affaire, renforçant tout cet aspect d’idylle tristement tragique de belle manière, pan scénaristique spécialement rajouté pour cette adaptation de la nouvelle de The Fly dont il n’était nullement question d’amourette basiquement. La complicité des deux acteurs – apparemment en couple dans la vie à l’époque d’ailleurs – est incroyablement crédible et jamais la narration, totalement dénuée de temps mort, ne se complaît à tomber dans la gnangnan. De la même manière, les effets spéciaux étaient quand même très réussis pour l’époque, à tel point qu’on n’en ressente aujourd’hui aucune marque de vieillesse gênante. Un classique indémodable qui vaut encore son pesant de cacahuète. Et le conservera sans doute encore longtemps.
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