Il n’existe pas encore de tapette à mouche capable d’écraser Seth Brundle, et il n’existe pas encore de tapette à mouche pouvant écraser l’œuvre de David Cronenberg. Je ne voudrai pas vendre ce film afin de ne pas influer sur l’attente de la qualité de l’œuvre, mais en fait, si. La Mouche est un film incroyablement bien réalisé, et l’histoire tout aussi incroyablement originale.
Interprété par Jeff Goldblum, à qui le déguisement de scientifique sied à merveille, Seth Brundle est un physicien qui rêve de créer une machine pour se téléporter. Malheureusement, après plusieurs échecs, Seth abandonne. C’est alors qu’il essaie une dernière tentative, tentative qui fonctionne ! Mais une mouche a été téléportée avec lui, modifiant son génome en semi-humain/semi-mouche. Oh mince, quelle affaire ! Quel scénario absolument appétissant. surtout Celui qui n’a pas envie de voir ce film me jette la première pierre… Une mouche, et un homme… UNE MOUCHE ET UN HOMME !
Ce qui est particulier dans ce genre de film à cette époque, c’est-à-dire le film de sciences fiction des années 70 – 80, c’est le manque d’effet spéciaux informatiques. La Mouche est pour moi, plus réaliste que les films à écran vert d’aujourd’hui, tout comme les formes de vie non-humaines dans les premiers Stars Wars, et les premiers Aliens. Quoi de tel qu’un déguisement hyper réaliste plutôt qu’une réalisation en 3D ? Le film est rythmé par les différentes modifications et différents aspect de Seth qui petit-à-petit, se transforme en mouche géante. Il y a aussi une dimension très philosophique dans ce film. Seth Brundle, au fur et à mesure de sa transformation en insecte géant, est de moins en moins humain, de plus en plus violent, s’éloignant de tout ce qui lui est cher, dont sa compagne. Chaque détail de la transformation est époustouflant. On le voit perdre petit-à-petit chaque partie de son corps, les ongles, les dents, la peau, les cheveux… Et gagner en puissance. Il peut par exemple monter au mur, sauter super haut, ou encore, casser le bras d’un homme en faisant un bras de fer. Thème simple de la philosophie, qui est la perte d’humanité au sens large, mais admirablement abordé.
J’adore l’ambiance de ces vieux films, la qualité d’image, les voix, les déguisements, les acteurs, les couleurs… La Mouche est à mon sens représentatif du cinéma de science-fiction de son époque.
Peu de moyens techniques, beaucoup d’idées, beaucoup de passions.