Après quatre films avec les Charlots plus ou moins mauvais, Claude Zidi a la bonne idée d’essayer de s’aventurer ailleurs. Changement de ton avec l’univers de Pierre Richard qu’il a également la bonne idée de ne pas laisser en roue libre. S’il demeure ce personnage lunaire un brin maladroit, il n’est pas cette caricature qu’il est parfois dans les films qu’il met en scène. En sex symbol malgré lui, il trouve un rôle sur mesure avec une Jane Birkin parfaite en partenaire. Les seconds rôles sont soignés avec des tronches truculentes des années 70 (Claude Piéplu excellent dans le rôle du père, Julien Guiomar, Henry Guibet, Vittorio Caprioli ou encore Jean Martin). De ce point de vue, c’est une réussite totale.
Comme à son habitude, Claude Zidi en profite pour brosser un portrait au vitriol de la société. C’est ici les mondes de la presse à sensation et de la politique qui en prennent pour leur grade. C’est gentillet, bien entendu, mais ce n’est pas trop mal vu. Si les gags sont inégaux, l’ensemble fonctionne plutôt bien. Porté par un sens évident du rythme et une musique toujours aussi emballante signée Vladimir Cosma, le résultat constitue une comédie très sympathique. Cela manque, bien évidemment, de finesse mais le jeu des acteurs incite à une certaine indulgence.
C’est, en tout cas, bien plus réussi que La course à l’échalote, réalisé un an plus tard avec le même duo d’acteurs, mais dans une tonalité plus burlesque mal maîtrisée. Ici, Claude Zidi s’intéresse à ses personnages et sait les rendre attachants et multiplie les scènes amusantes qui ont fait la renommée d’un film très apprécié de la télévision dans les années 1980.