- Lowenthal, you know it is a historical fact that the Jews are the basis of our misfotunes.
- Of course.
- You agree?
- Of course. The Jews and the bicycle riders.
- The bicycle riders? Why the bicycle riders?
- Why the Jews?
1933, un bateau quitte Vera Cruz pour l'Allemagne. Le climat est parfois assez tendu. Inutile de préciser en partie pourquoi. Dans cet espace fermé sur une zone infinie, on va suivre toute une humanité...
Petite reproche tout d'abord, comme pour Jugement à Nuremberg, Stanley Kramer ne sait visiblement pas que les langues en dehors de l'anglais existent. Quand des Allemands parlent entre eux, ils parlent allemand. Quand des Espagnols ou des Mexicains parlent entre eux, ils parlent espagnol. Ça gâche un peu la crédibilité et la cohérence d'une oeuvre tout à fait remarquable autrement.
Ce petit reproche à part, j'ai bien aimé ce condensé d'humanité beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît dans un premier abord; ce qui fait bien sûr que l'ensemble n'en est que plus remarquable, plus vrai, plus profond, et, en conséquence, plus intéressant.
Bon balançons la sauce niveau casting, Vivien Leigh, dans son tout dernier tour de piste cinématographique, nous offre comme d'habitude une performance puissance (le bref instant où elle danse le charleston, ouah... !), complexe, dans la peau d'un personnage dont elle était certainement pas loin d'être dans la réalité. Mais quelle actrice... une des plus grandes de tous les temps, si ce n'est la plus grande...
Autrement, Simone Signoret, Oskar Werner, Lee Marvin, Heinz Rühmann, José Ferrer, George Segal, et même, petit bonus, trois acteurs qui ont donné parmi les seconds rôles les plus marquants dans des séries, Michael "docteur Lovelese" Dunn, Werner "colonel Klink" Klemperer, et même Henry "sergent Garcia" Calvin.
Donc rien que pour la distribution, on est obligé de s'intéresser au film. Mais la vérité des personnages, celle des situations, ajoutent incontestablement aussi au fait que les près de deux heures et demie du film sont assez prenantes et assez fortes, avec un lot de séquences magistrales (la confession du mari d'une juive qui donne une toute autre perspective à une scène antérieure particulièrement poignante avec ce même personnage, les scènes entre le juif bienveillant et philosophe, joué par Heinz Rühmann, et l'enthousiaste du nazisme, incarné par José Ferrer, obligés de partager une cabine, la confrontation violente entre le personnage de Vivien Leigh et celui interprété par Lee Marvin, l'ouverture briseuse de quatrième mur avec le nain à qui Michael Dunn prête ses traits, etc... !). En supplément, on a des dialogues super bien écrits, et une technique soignée et impeccable. Ce qui donne un très beau morceau de cinéma.