Un beau sujet intéressant et fort : les mauvais traitements infligés aux citoyens américains d'origine japonaise pendant (et après) la 2ème guerre mondiale ( internement en camps, confiscation des biens, spoliation ). Racisme ordinaire et nationalisme obtus, très américain quoi ...
Une très belle photo, même si la forme, par ailleurs, reste parfois entachée de certains tics formels à la mode dans le nouvel Hollywood : montage heurté, déconstruction temporelle parfois inutile et trop apprêtée, et du coup le film souffre d'une certaine langueur et d'un manque de rythme fréquent dans les productions actuelles.
Néanmoins le mélange romance / film historique / film de procès, malgré les poncifs inhérents aux genres, reste intéressant.
Dommage qu'Hollywood n'ose jamais aller au bout de ses idées : si le film remet en cause la responsabilité de la communauté américaine vis à vis de certains de ses membres, il suffit que le héros (le torturé journaliste Ethan Hawke) choisisse finalement de rejoindre le camp des gentils à la toute fin ( alors que le film tente de nous montrer qu'il a beaucoup de raisons de se conduire mal) pour que finalement l'Amérique se sente dédouanée de toutes ses erreurs grâce à ses héros habituels : les avocats et les journalistes.
En bref, sous la dénonciation, on retrouve la sempiternelle propagande étatsunienne, le même (faux ) idéalisme, le même Happy End un peu stupidement hollywoodien.
Ce qu'on pouvait accepter pour les années 40 et 50 (dans les films de génie comme Capra ou Ford) passe mal dans les années 2000,sans le génie des ces auteurs, même sous une forme non exempte de défauts mais intéressante.