L'Énième Transfiguration

Le titre et l'affiche pseudo-intello prétentieux laissent présager un film assez subtil, il n'en est rien.

Le thème, dépister les militaires qui simulent la folie, est un peu un MacGuffin que l'on suivra pendant toute la première partie du film. Celle-ci est censée être drôle, pourtant le rire ne vient pas. Un coté rebutant l'en empêche. Les délires des fous sont poussifs, manquent d'authenticité et on ne s'attache pas à eux, contrairement à Un vol au d'un nid de coucou. Il n'y a pas non plus le coté satirique d'un M.A.S.H. et le film se prend très au sérieux malgré les "blagues". Le coté dramatique sous-jacent et l'existentialisme affiché du cosmonaute l'empêche d'être drôle et tourne en rond d'une bouffonnerie à l'autre.

Vient alors le twist où :

Ce retournement de situation est vraiment trop tiré par les cheveux pour être crédible. Les autres fous ne servent alors plus à rien, excepté le cosmonaute.

Vient alors une bande de délinquants sortie tout droit d'Orange Mécanique qui va persécuter le cosmonaute dans un bar et :

Il y a peu de choses au final qui tiennent la route. Pourquoi exposer un traumatisé de la guerre à des pseudo-simulateurs dans un asile secret, n'y avait-il pas plus simple comme solution ? Pourquoi les folies des militaires sont aussi aléatoires et éloignées du sujet (Superman, Shakespeare avec des chiens, la peinture...) ? Les autres militaires sont-ils vraiment fous ou simulateurs, pourquoi est-ce qu'on les oublie ? Qu'est-ce qu le cosmonaute venait faire là ? Pourquoi est-ce que les délinquants s'acharnent à ce point sur le cosmonaute et pourquoi les provoque-t'il alors qu'il est censé être couard ? Pourquoi ne pas appeler la police au d'aller sauver tout seul le cosmonaute ?

Le message de ce film est beaucoup trop grossier avec sa fascination morbide pour la souffrance et le sacrifice. Il ne faut pas confondre symbolisme subtil et moralisme chrétien. Le protagoniste n'est qu'une énième transposition de la figure de Jésus de façon à peine voilée. Ce film est idéal si vous appréciez ce genre de rengaine dégoulinante de pathos. Sinon, passez votre chemin.