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Il était une fois, une mère et ses deux enfants vivaient dans une ferme. Elle s’était donné une mission, trouver un moyen de nourrir la planète, alors en pleine surpopulation via des insectes, et notamment des sauterelles et autres grillons. Mais face aux difficultés liées au métier, ou aux autres problèmes familiaux, Virginie, le personnage principal, va se retrouver dans des situations… quelque peu complexe.
Premier film du français Just Philippot, récemment récompensé du Prix de la critique et du Public au dernier festival de Gérardmer aux côtés de Possessor et Teddy, le film a réussis à se faire entendre. Et c’est une bonne chose puisque l’on manque encore aujourd’hui de cinéma dit de « Genre » en France. Mais, de plus, le réalisateur réussit un écart prodigieux, selon ses propos, entre le film d’auteur Petit Paysan, et le premier Alien de Ridley Scott. Puisque, avant de se retrouver à balancer des images horrifiques ou d’hémoglobine, J. Philippot s’exerce à livrer un véritable drame social, mettant en scène l’excellente Suliane Brahim, totalement dépassé par la situation et qui, pour ne pas vous spoiler, va avoir recours, pour arriver à son objectif, à une méthode, disons, radicale ! Les enfants ne sont pas en reste, leurs personnages développés et semblent dirigé d’une main de maître, même si mes honneurs iront à l’actrice principale. Sans compter une véritable implication de l’effet pratique, et une image de synthèse utilisée à bon escient. Cependant, l’on pourra trouver l’histoire linéaire, et certains personnages un peu plus vide, ce qui peut, bien malheureusement empêcher de s’y attacher et donc, de les prendre en empathie lorsque arrive des scènes plus dures, quand ces personnages n’apparaissent pas carrément plus de 5 minutes. Cette économie de moyens, a donc ses limites. Cependant, on ne peut pas enlever au réalisateur une réelle prise de risque qui permet de relativiser ces points négatifs de mauvaise écriture, en plus du fait, qu’il s’agisse d’un premier film. En effet, son propos est plus qu’intelligent, et, au lieu de nous offrir une bourrinerie de série B, il prend à bras le corps son propos, et fait patienter, à raison, le spectateur pour l’impacter au 3ème acte. Si la partie plus horrifique peu laisser sur la faim les spectateurs, le partit prix de Just Philippot prend le dessus et permet de créer un réel questionnement sur « comment nourrir le monde de demain ? » « faut-il pleinement s’y sacrifier ? » « Il y a-t-il une réelle solution ? » S’il n’y répondra pas complètement, le réalisateur s’efforce à poser la question et à la traiter de manière intelligente, surtout pour di cinéma de genre Français, voir dans le cinéma tout court.


Bref, malgré une fin abrupte, qui laisse là aussi transposer les limites du budget, La nuée est une excellente initiative dans le paysage Français qui laisse espérer un futur cinéaste passionnant. Mais pour l’heure, nous avons une histoire de grande qualité, fleuretant avec les défauts d’un premier film, mais qui reste, dans ses propos, plus qu’aboutis avec une direction d’acteurs exemplaire !

Vacherin Prod

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