Ah... le 7ème Art, ses stars, son glamour, et ses tournages qui ne se passent pas toujours comme prévu. François Truffaut, l'un des réalisateurs les plus cinéphiles de l'hexagone décide avec ce long-métrage de nous donner sa vision des coulisses, de ce qui se passe derrière les caméras et lorsque ces dernières sont éteintes, comment se fabrique ce qui sera projeté ultérieurement dans les salles de projection devant un parterre de spectateurs.
Et il faut bien le dire, l'important n'est pas tellement le film dans le film, un mélodrame assez lambda, à l'ancienne, nommé "Je Vous Présente Pamela". Ce qui se passe entre les prises est plus rocambolesque, glamour que le film préparé, lequel a l'air assez anecdotique : entre les galères logistiques, les histoires de coucheries, les anecdotes racontées par des acteurs au crépuscule de leur carrière, les engueulades et problèmes relationnels à gérer, le "making-of" serait certainement beaucoup plus passionnant que le film lui-même.
Godard, grand metteur en scène mais qui aime bien faire le vieux rabougri, écrira à Truffaut qu'il était un menteur car un long-métrage ne se fabrique pas comme on le voit dans son film. Jean-Luc, enfin... Truffaut rend ici hommage au 7ème Art, sublime sa passion, sa raison de vivre qu'est le cinéma, et réussit le tour de force de rendre absolument passionnant, voire de glamouriser le tournage d'un long-métrage alors que l'essentiel montré est machinerie, préparatifs, discussions techniques ; tout ce qui montre que le cinéma n'est certes qu'artifice mais c'est ce qui rend cet art et le métier de réalisateur aussi magiques.
Le film de Truffaut n'est pas que cela, bien sûr, c'est aussi un grand film populaire, peut-être le préféré de votre serviteur dans la filmographie du créateur d'Antoine Doinel, un divertissement truculent porté par toute une troupe de personnages haut en couleurs dans leurs pérégrinations de tournage.