Raaah ces petites lycéennes ! Toujours enclines à harceler sexuellement les curés ! Et la famille, et tout l'entourage qui prend leur défense en plus ! Vraie malédiction qu'être un homme blanc et une figure d'autorité religieuse dans l'Amérique du 20ème ! Typique, ah ah ... Bon, ça commence mal.
Les films de mœurs du milieu du 20ème, tout comme la plupart des films comiques de la même époque, me laissent de marbre quand ils ne me mettent pas tout simplement mal à l'aise (notamment certains Wilder : The Major and the Minor, l'Apartment, Some like it hot ...).
Les enjeux sont toujours -nécessairement- désuets, et le propos paraît toujours maladroit, notamment vis à vis des considérables évolutions récentes accomplies en terme de sensibilisation quant aux caractères discriminants émergeant naturellement entre les humains, et renforcés par l'individualisme moderne et la perte de l'esprit de corps.
Ainsi, Night of the Iguana reste un script écrit par un WASP à l'intention d'une audience composée de WASP au milieu du 20ème, et cela se sent très vite de façon désagréable. La prestation assez médiocre de Richard Burton, avec qui l'on aimerait pourtant pouvoir sympathiser, n'aide en rien, et la caractérisation grand-guignolesque du cortège de femmes qui l'assiègent sonnent très vite le glas de nos efforts pour nous immerger dans une problématique et un contexte qui ne sauraient nous paraître familiers.
Cependant, qui saura supporter ce pénible premier quart sera vite récompensé par l'apparition salvatrice d'Ava Gardner, magistrale dans son rôle, et l'irruption de personnages féminins un peu plus nuancés et appréciables que les affreuses caricatures du premier chapitre.
Une ébauche de discours sur le tiraillement entre la sacralité d'un amour chaste et l'élan atavique vers les choses de la chair et le besoin de perpétuation prend corps, et permet au film de terminer sur des notes un peu plus poétiques que l'étalage vulgaire sur lequel il aura commencé.