Une jeune femme, Kuniko, vit dans un centre de réinsertion pour les anciennes prostituées qui veulent être dans la vie active. Elle va trouver un petit job en tant qu'employée dans une épicerie, mais son ancienne condition va être découverte...
S'il aura fallu attendre 1946 en France pour abolir la prostitution, il faudra 12 ans de plus au Japon pour en supprimer la légalité, menant de fait les femmes à changer de voie sans qu'elles ne soient marquées au fer rouge du passé. Le film de Kinuyo Tanaka raconte ça, à travers le regard de l'excellente Chisako Hara qui incarne Kuniko, dont malheureusement on va toujours la ramener à un moment à un autre à ce qu'elle était. Certaines ont quitté le métier à regret, d'autres comme cette jeune femme veulent s'en sortir, mais ça n'est jamais sans une insinuation dès qu'elle est seule avec un homme (ce qui provoquera l'ire de sa femme, car elle était employée dans une épicerie), jusqu'à ce qu'elle rencontre une personne qui l'aime réellement, peu importe son passé.
Tout comme La princesse errante, on trouve un superbe Cinemascope, mais ici, l'image est à nouveau en noir et blanc, comme pour montrer la condition de ces femmes et leur difficulté à se réinsérer dans la société, la peur du qu'en dira-t-on. Mais là où on aurait pu s'attendre à une fin sombre, la réalisatrice choisit au contraire quelque chose de plus positif, de l'ordre de l'espoir. Mais c'est un regard tourné vers la Femme, sans jugement aucun, ce qui ressort de ce film assez beau, mais cruel.