Première critique :
Film posant une question essentielle, cette "Nuit des juges" sait aussi se doubler d'un bon rythme et d'une mise en scène efficace, lui permettant alors de bien soutenir son propos. Les personnages s'avèrent crédibles et la critique de la justice américaine plausible tant cette dernière est connue pour ses décisions ahurissantes parfois. Néanmoins, le film n'arrive pas à être totalement convaincant, et cela notamment dans sa construction. Certes, cette dernière permet de bien présenter les choses, et cela de manière claire et sans ambiguïté, mais Hyams semble parfois se répéter quelque peu, et cela aux dépens d'une intrigue qui aurait pu être plus intense.
Les raisons pour lesquelles se révoltent le héros sont d'ailleurs elle aussi ambigus, et aurait également pu être mieux amené. Pourtant, cela ne gâche en définitive presque en rien le plaisir que l'on a à suivre le film, car même si ce dernier tombe quelque peu dans le spectacularisme vers la fin, il n'en demeure pas moins solide et efficace, avec une fin en définitive assez troublante et qui évite ainsi avec intelligence le manichéisme primaire. Notons une interprétation convaincante de Michael Douglas et des seconds rôles en général... Voila donc une œuvre imparfaite certes, mais tout de même fort recommandable, surtout au niveau du fond mais qui reste également des plus honnêtes sur la forme. Un bon film.
Seconde critique :
Un film sur lequel mon avis aura peu évolué en ans. D'ailleurs, c'est peut-être l'une des forces de cette « Nuit des juges » : rester toujours autant d'actualité concernant la justice américaine (et sans doute pour très longtemps), le tout sous la forme d'un thriller efficace et bien mené, aussi bien par l'évident savoir-faire de Peter Hyams qu'un scénario solidement pensé, construit.
Même si le sujet
(des juges décident, dans l'illégalité la plus complète, de « rejuger » des affaires où la justice a incontestablement failli)
aurait mérité un développement évidemment plus long et sans doute plus complexe, cela reste cohérent et semble dire l'essentiel, commençant dans une logique très républicaine avant de devenir très démocrate, cette idée de faire une démonstration pour finalement prouver l'exact contraire étant originale, séduisante.
Dans le rôle principal, Michael Douglas fait preuve d'une belle assurance, bien entouré, notamment, par Hal Holbrook et Yaphet Kotto. Un échec commercial injuste à sa sortie pour un titre restant, encore aujourd'hui, trop souvent méconnu et méritant, donc, d'être (re)découvert.