Alors qu'il est en train de conduire, un homme croise une belle jeune femme désorientée, Elisabeth, le long de la route. Elle est seulement vêtue d'une mince chemise de nuit et fait rapidement un malaise. Il décide de la reconduire chez lui.
La nuit des traquées est un film érotico-horrifique de Jean Rollin de 1980.
C'est plus fort que moi, certains films que je n'ai pas aimé me donne une irrésistible envie d'écrire une critique. Je reconnais que La nuit des traquées ne m'a pas laissé indifférent...
Jean Rollin est un réalisateur que je connais mal mais il fut extrêmement prolifique dans le domaine du cinéma horrifique hexagonal avec 24 films et séries tournés sur 42 ans de carrière.
Le film débute par une apparition, celle d'une grande femme blonde en nuisette dans les phares de la voiture d'un homme dont on ne saura pas le prénom alors qu'il fait nuit noire. Si vous faites le rapprochement avec En quatrième vitesse de Robert Aldritch, hélas, cela ne va pas durer...La femme est complètement amnésique, l'homme la ramène chez lui. Ils font l'amour parce qu'elle n'a pas oublié comment on fait... Au petit matin, Elisabeth est emmené par un couple d'inconnus dans une tour de La Défense, la tour noire, où d'autres pensionnaires sont également prisonniers.
Le film patine sur le plan narratif. Elisabeth retrouve sa compagne de chambrée d'avant son escapade. Après quelques échanges, les 2 femmes se déshabillent.
Un peu plus tard, un couple arrive au spa, se déshabille. L'homme fait l'amour à sa femme puis l'étrangle.
Des gens -habillés- se lamentent en se trainant par terre dans les couloirs de la Tour noire.
Bien qu'elle soit totalement amnésique, Elisabeth se souvient du numéro de téléphone de son amoureux et lui demande de la rejoindre....
Nous apprendrons médusés à la fin du film que tous ces gens amnésiques ont été victimes de radiations nucléaires qui ont définitivement détruit les cellules de leur cerveau. Incurables, ils sont en attente d'euthanasie.
Narrativement, c'est assez pénible à suivre. On a l'impression que les acteurs et actrices qui ânonnent sans conviction et le regard vide sont sous Prozac, la photographie de l'image est terne (comme de nombreuses productions françaises -y compris réussies- tournées à l'époque) et il n'y a aucun rebondissement. Les ressorts psychologiques des personnages demeurent mystérieux. Pour sortir le spectateur de son apathie, Jean Rollin demande à Brigitte Lahaie et à ses jeunes consoeurs de se déshabiller intégralement toutes les 5 à 10 minutes durant les deux premiers tiers du film. Ce stratagème s'interrompt durant la dernière demi heure, l'ensemble des clefs scénaristiques étant fourni à cet instant au spectateur qui était, jusque là, un peu perdu....
J'ai la conviction que La nuit des traquées a dû connaître son heure de gloire dans les video clubs et les cinémas de quartier.Témoignage d'une époque cinématographique révolue, ce film ne pourrait peut être plus être tourné aujourd'hui. Essayer de combler le vide narratif par des scènes de nus ferait hurler les associations féministes...
Trailer
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Ma note: 3/10