Film enquête magistral, portant autant sur la résolution d’un effroyable féminicide que sur le quotidien de la PJ de Grenoble, La Nuit du 12 est passionnant de bout en bout.
Aussi précis que concis dans son exécution, naviguant entre polar et drame intimiste à la portée quasi-documentaire, le dernier film de Dominik Moll parvient à créer une atmosphère à la fois mortifère et étrangement familière.
On est happé par l’enquête et on entre immédiatement en empathie avec l’équipe qui la mène, partageant leurs espoirs, leurs frustrations et leur rage. Leur humanité en somme. Une immersion au sein de la crim d’une justesse impressionnante, que la mise en scène discrète mais pointue et une écriture au cordeau, appuyées par une excellente musique originale, rendent viscérale.
En fond, un propos féministe puissant et pertinent sans qu’il ne soit jamais asséné, qui cible une misogynie ordinaire et dissèque les rapports homme-femme. Comme une petite musique lancinante, ce rappel de la violence que peuvent subir les femmes, aussi bien physiquement que psychologiquement, se fond naturellement dans l’intrigue. Il est porté par un groupe de comédiens remarquables au sein duquel émerge Bastien Bouillon, jusqu’à présent plutôt habitué aux seconds rôles, mais qui endosse ici magistralement la noirceur de La Nuit du 12.
Yohan, son personnage, dit à un moment que chaque enquêteur tombe un jour sur un crime qui le hante. Ce film hantera longtemps ses spectateurs.