Entre After Hours et Médecin de nuit, Michiel Blanchart explore une Bruxelles crépusculaire et dorée, sorte de dédale dont il dévoile les bas-fonds sordides et utilise toutes les possibilités.
Mais il explore surtout d'une manière rafraîchissante le genre du thriller nocturne aux unités de temps et de lieux resserrées, qu'il renouvelle à l'orée d'un propos politique brûlant d'actualité et d'une mise en scène électrique, nerveuse, rêche tout en débordant d'ingéniosité, n'hésitant pas à faire s'envoler sa caméra comme pourrait le faire Gaspar Noé à l'influence certaine.
Sur ce film à mille à l'heure qui ne souffre que de rares baisses de rythmes plane l'ombre d'un Romain Duris machiavélique qu'on adore découvrir dans ce rôle inédit, contrebalancé par l'interprétation tout en douceur attachante de Jonathan Feltre, évidente révélation du film, tant il apporte une candeur crédible à son attachant personnage.
Malheureusement attendu, le film perd de sa pertinence dans son final qui semble aller à l'encontre d'une virilité contemporaine qu'il esquissait jusque-là à merveille, plongeant dans la facilité d'un héroïsme masculin suranné.
Mais, secoué qu'on l'aura été pendant cette heure et demi de tension, il est certain qu'on n'écoutera plus Petula Clark de la même façon.