DERNIÈRE NUIT À MILAN VERSION WALLONE

3 cinémas dans le centre-ville d'Aix, 2h à tuer, 1 film à choisir... Voilà comment je me suis retrouvé à regarder La nuit se traîne avant d'aller en soirée.

Film qui n'a pas eu de grande couverture médiatique en France, seulement quelques bande annonces car Romain Duris a un rôle important dedans, mais sinon ce petit film belge n'a pas eu l'air de transcender les foules. Et pourtant...

Et pourtant le premier long métrage de son jeune réalisateur (31 ans), apparaît comme très solide et prometteur ! Le film est globalement très maîtrisé, avec un rythme juste et des personnages qui jouent, se livrent vraiment sans se cacher, sans en faire trop.

Je dois avouer que plus le film avançait, et plus j'ai eu l'impression de revoir L'Ultima Notte di Amore d'Andrea di Stefano tant le scénario est similaire avec un thriller course poursuite nocturne, de l'innocent devant servir des plus puissants pour retrouver un semblant de liberté, la présence d'un bad-boy qui se trouve être un traître et qui se fait fumer. A croire que les films de ce genre ont tous la même recette. 

N’empêche que cette micro-production belge, elle a de la gueule, elle renie pas à son identité. Elle met peut être une grosse demie-heure à se foutre en place et après elle te relâche plus. Très peu de moments  de répit jusqu’au climax final qui est franchement réussi.

J’ai aimé retrouver l’ambiance nocturne hivernale remplie d’humidité, propre à la Belgique. Cette environnement sert de décors parfait à la grande brutalité dont fait preuve le film, car oui le film est brutal et il ne fait pas semblant, et putain ce que c’est bien ! Les fights paraissent presque réels et ça se castagne vraiment (par contre je ne suis pas certain qu’un gamin de 20 piges mettent à l’amende un lourd tchétchène comme ça). 

De même que pour les courses poursuites en voiture, on est vraiment embarqué dans l’ambiance et dans le moment.

Côté acteur, je trouve que Jonathan Feltre crève l’écran, te passe  de l’enfant innocent à celui qui doit sortir les muscles mais toujours avec une sensibilité propre à lui. Jonas Blanquet (Théo) est sacrément con dans le film mais il dégage quelque chose d’assez touchant (mais son jeu reste somme toute classique). Romain Duris en chef de gang, je sais pas si j’y crois, je sais pas si c’est dont j’avais envie mais c’est intéressant, il met sa malice et son vice propre à lui et ça change un peu des bad guys sous stéroïdes (RIP Littlefinger). Natacha Krief propose quant à elle une perf assez classique, sans plus.

Enfin bref, La nuit se traine c’est l’histoire d’un film qui veut faire comme les grands tout en restant  fidèle à ses racines, et c’est réussi. Le film ne fait pas dans la demie-mesure, bien qu’il est des influences externes, il ne tente pas d’en faire leur copie conforme mais adapte bien à sa sauce. Une ambiance nocturne réussie, de la baston et des acteurs qui font le taff, j’ai rentabilisé mes deux heures moi !