Presque vingt ans après "L'exorciste", le cinéaste William Friedkin revenait à l'horreur insidieuse avec "La nurse", récit proche du conte prenant appui sur les légendes païennes et le druidisme, sans pour autant retrouver la force évocatrice de son succès de 1973.
Le postulat était pourtant séduisant et Friedkin avait tout le potentiel pour livrer une oeuvre aussi flippante qu'inconfortable mais il faut bien reconnaître que le metteur en scène de "Cruising" rate totalement le coche, ne parvenant à rendre qu'un film affreusement télévisuel et ayant sacrément mal vieilli, frôlant sans cesse le ridicule là où il était supposé provoquer l'effroi.
Entre un casting fade au possible, une mise en scène ne fonctionnant tout simplement pas, un suspense de pacotille tenant plus du thriller domestique que du véritable film d'épouvante et des saillies gores semblant appartenir à un autre film, "La nurse" s'avère une cruelle déception, d'autant plus dommage que Friedkin semble enfin se réveiller lors d'une infime poignée de séquences nocturnes se déroulant en forêt, parvenant enfin à imposer un bel onirisme et une étrangeté bienvenue à une oeuvre manquant désespérément de mordant.