C'est l'histoire de deux hommes en quête d'une apparition. Une parenthèse d'une beauté renversante. C'est un regard posé sur la nature avec cette subtilité et cette délicatesse qui émeuvent.
La poésie réside dans les temps de pause, et les contre jours. Elle y est omniprésente et je m'en suis délectée.
On ouvre grand ses yeux pour ne pas perdre une miette du galop des Barrals sur les pans de montagne, ou qui trottinent sur la crête, en ponctuation.
Tout est digne d'observation, les mulots facétieux autant que le yack aux allures préhistorique.
Munier nous guide avec patience, pédagogie et magie, Tesson, lui, met en formule. Son humilité et son admiration pour son compère est touchante, sincère.
Le parti pris est annoncé, c'est la beauté. Elle se drape de couleurs ocres, du blanc gris au rouille, la palette passe par d'infini nuance et laisse un goût d'harmonie. On se fond dans ce film comme chaque bête dans le décor majestueux.
Et la panthère. Il restera ce regard fixe. Intelligent évidemment. Et cette longue queue gracieuse et forte. Et ces pattes qui se déroulent dans un mouvement si parfait.
Enfin Munier aux aguets, Munier sur la piste, Munier cherchant des indices. Sa persévérance, sa capacité à goûter l'instant et soudain son sourire, venant des tréfonds de son être et de son âge le plus tendre.
C'est ça la panthère des neiges: Munier émerveillé.