D'abord film social retraçant les délits de quelques personnages dont Robbie, violent et futur père de famille devenu indésirable autant auprès de potentiels employeurs que face à l'ennemi à qui il a refait le portrait dépassant l'autodéfense, le film se déplace vers la comédie, la rédemption. Robbie écope, au lieu de la prison, de travaux d'intérêts généraux.
C'est son éducateur, qui, l'initiant, lui et ses petits camarades de galère, à l'art du whisky va changer sa vie, faisant prendre au film un tournant de comédie, de pure comédie.L'épopée ces 4 jeunes en kilts (pour paraître plus inoffensifs) s'avère aussi drôle qu'optimiste. Le choix de Ken Loach cette fois ci est donc l'optimisme, le happy end sans regard moralisateur. Et disons le sans honte, ça fait du bien de voir les paumés triompher un peu. D'entendre l'accent écossais en anglais ("take care", irrésistible).
Le tournant, la pirouette du film lance une grande bouffée d'air frais. En plus, la caméra soigne les comédiens par son regard doux et amusé à la fois sur ces voleurs d'un jour qui réussissent même à ridiculiser les connaisseurs. C'est un peu le coup de l'arroseur arrosé.
En tout cas, sans faire les jeux de mots que tout le monde à fait, je dirais ici que ces faux alcooliques anonymes réussissent à faire de leur vie quelque chose de mieux, sans être ni tout blanc, ni tout noir. Le burlesque augmente, l'irréel aussi dans l'univers kiltisé, les jeux de mots et les blagues qui s'accumulent, on rit donc franchement. Et puis, franchement, c'est agréable de voir quelquefois au cinéma que la part des anges (que tous les amateurs de wisky doivent connaître), s'évapore aussi du bon côté, pour donner un coup de pouce à ceux qu'on croyait définitivement perdus mais à qui le cinéma laisse toujours une place, un espoir, une chance. Et que Ken Loach, pour son prix du jury largement mérité, récompense avec brio et humour... Comme dit l'adage "Après la soupe, un verre de vin, retire un écu de la poche du médecin"... A voir et à revoir sans peur d'être en état d'ébriété mais en acceptant l'euphorie, juste l'euphorie des images et des histoires qui nous font du bien et qui sont bien faites !