Jacques Rouffio met en scène un sujet dramatique avec gravité . Après le geste vengeur de Max Baumstein, assassinant un diplomate sud-américain et ancien nazi, Rouffio revient sur l'enfance de Baumstein, laquelle se confond avec le drame des juifs allemands durant les années 30. Surtout, le cinéaste évoque, dans Paris encore insouciant, sa relation quasi filiale avec la belle Elsa Wiener.
On s'est, à la sortie du film, pesamment extasié devant l'interprétation douloureuse de Romy Schneider parce qu'elle venait d'être touchée par un drame personnel. Il n'empêche que son rôle semble complaisamment mélo, et c'est parce que le sujet est développé de façon convenue qu'il ne m'a guère ému. La mise en scène manque de subtilité, voire de sincérité, et j'ai eu la désagréable sensation que Rouffio filmait davantage la performance de son actrice que le drame d'Elsa.
Cette histoire qui aurait dû être poignante n'est plus, malheureusement, qu'anecdotique. En définitive, le film traite moins de la notion de vengeance tardive ou de vengeance légitime (de Max Baumstein, jugé pour son acte) qu'il n'exprime, à travers le personnage de Michel Piccoli, le souvenir indélébile et obsédant. Le thème de la vengeance, comparativement à l'action dramatique, méritait plus de place.