Loving Vincent n'est en rien un long métrage comme les autres.
Sans renier les multiples aspects qui le composent, il les digère pour un résultat unique. Ce n'est pas un simple film d'animation, policier, biopic, documentaire mais tout ça à la fois et plus encore.
Je reviens sur les aspects techniques plus tard.
A Arles, un an après la mort de Vincent Van Gogh une lettre de Vincent à son frère Théo est retrouvée dans la maison jaune par les nouveaux occupants.
Joseph Roulin, facteur consciencieux et ami de l'artiste confie la précieuse missive à son fils pour qu'il aille la remettre à Théo.
A contre cœur, Armand part à la rencontre de du frère de cet homme méconnu, mystérieux et pour lequel il n'a que mépris. Arrivé à Paris, le jeune homme apprend que celui ci n'a pas survécu au suicide de l'artiste.
Commence alors pour Armand une enquête passionnante sur les derniers mois de la vie de l'un des plus grands peintres de l'époque. En espérant trouver un destinataire légitime pour la fameuse lettre, il part à la rencontre des personnes qui ont connu cet homme, partagé des moments de sa vie.
A travers ces rencontres, le spectateur suit Armand dans la découverte de l'homme et de son intimité.
Jusque là, rien de bien original. Sauf que Dorota Kobiela a choisi de ne pas se contenter de l'intimité de l'homme mais nous entraine à l'intérieur même de l'œuvre de Vincent Van . Nous nous promenons littéralement dans ses tableaux.
Les personnages sont interprété par des acteurs en prises de vue réelles puis peints à l'huile et incrusté aux quelque 62000 plans peints par une centaine d'artistes à la main.
Je ne suis pas une experte en techniques du cinéma mais voir la vie et le mouvement naitre d'un art statistique et figé par essence a quelque chose de fascinant. L'émotion qui nait de cette peinture/animation a complètement fonctionné sur moi. Outre la beauté du rendu, cela rend le voyage inoubliable. Chaque seconde du film se compose de douze tableaux
Au delà de la prouesse technique, cela permet de découvrir l'œuvre du peintre d'une façon unique et le monde à travers les yeux de l'artiste. Le cheminement d' Armand qui apprend qui était l'homme derrière le peintre, l'ami de son père l'être humain blessé en discutant avec ceux qui l'ont côtoyé et aimé. Les passages en noir et blanc, les flashs back, sont une parenthèse reposant sur le contraste avec le foisonnement des couleurs du moment présent. Ce film est une histoire d'amour. Entre deux arts, un homme et une femme, un artiste et son travail . A voir en complément de documentaires comme l'homme à l'oreille coupée