Quand on pense Pays-Bas, on a du mal à évoquer le cinéma.
Quand on attaque le film “la peau de Bax”, on a du mal à savoir ce qui nous attend.
Quand on est entré dans le film, on ne sait toujours pas où on va.
Quand on arrive à 5 minutes de la fin, on a encore des doutes sur ce qui pourrait se passer mais on sait qu’il faut s’attendre à tout, n’importe quoi, et même parfois rien.


Curieuse expérience que ce film absolument inclassable et indéfinissable.


Une histoire de tueur à gage qui se révèle comme le garage de Scneider: derrière chaque tiroir et chaque armoire aux allures anodines de matériel qu’on s’attend à trouver dans un garage se cachent les instruments du parfait détective. On croit un moment qu’on va aller sur ce terrain, suivre un tueur qui aurait trop regardé mission impossible. Et puis derrière la façade se cache l’histoire du fameux Bax et de sa fille, celle de Gina et de son Mac, et d’autres personnages dont il convient de ne pas trop parler pour éviter d’en dévoiler un peu trop.


Parce que c’est ça aussi “la peau de Bax”: un film qui joue tellement sur son faux rythme qu’il faut vraiment se laisser surprendre et se laisser guider à découvrir chaque nouveau rebondissement au fur et à mesure.
On pense que l’histoire va accélérer et elle ralenti, on pense connaitre les personnages et ils se révèlent différents, on sent que l’intrigue devient plus sombre et on nous sort une réplique ou une situation comique.


Surprenant à bien des égards.


Déjà visuellement c’est assez déroutant: on se demande où on est tombé : des tons un peu fades, des couleurs à l’allemande qui évoquent les meilleurs Derricks et ne prêtent pas au rêve. Et derrière tout ça une volonté de donner un climat épuré qui rappelle un peu le style de Jacques Tati, des plans qui insistent sur les rayures des stores, les planches de bois de la maison, des jeux sur les diagonales, des plans pensés mais presque trop coincés dans cette volonté de bien faire.


Et puis il y a ces marais, la maison avec le ponton qui devient presque actrice du film: on joue avec les entrées et sorties des personnages comme si c’était une scène de théâtre, on s’y rend à pied, en voiture, en barque, on passe en dessous. Bref c’est un décor qui habite le film.


Vu d’ici on a l’impression que le film n’a que des qualités: et il en a c’est certain, même si on a du mal à entrer complètement dans l’histoire on ne peut s’empêcher de voir le travail derrière tout ça, tous les éléments qu'on peut sortir de ce marais pour se dire qu'on a affaire à un produit qui n'est pas avare.
N’empêche qu’au fond il manque quelque chose, on est déçu de ne pouvoir s’accrocher à aucun personnage, que tout reste aseptisé au niveau des sentiments (ce qui est paradoxal parce que les personnages ne sont pas ménagés).


C’est vraiment difficile de sortir une note pour ce film qui traduise à la fois la diversité de ce qu’il propose et la déception de ce qu’on aurait aimé y trouver en plus, mais finalement je vais pencher du côté positif parce que mon paquet de Muesli qui me rappelle la meilleure phrase du film plaide pour.


ps: la meilleure phrase pour ceux qui veulent savoir “le muesli c’est pour les chèvres”.... autrement dit nous sommes tous des chèvres, et moi ça me plait de ne pas passer pour un mouton pour une fois!

iori
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le 3 nov. 2015

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iori

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