La Permission de minuit par Hugo Harnois
Vincent Lindon fait partie de ces acteurs qui arrivent à nous toucher dans chacun de ses films. Qu'il joue le dépensier fou dans Le Coût de la Vie, le professeur de natation dans Welcome, ou en ce moment dans La Permission de Minuit, le chirurgien David hésitant à lâcher son poste. Il a cette touche humaine et incertaine qui le rend proche de nous, comme si le spectateur pouvait s'identifier dans la plupart de ses rôles. Face à lui Romain, un enfant de la lune ayant la pathologie de XP qu'il suit depuis sa naissance. Une relation profonde s'est installée entre le jeune homme et son médecin. Le premier vit seul avec sa mère, son père l'ayant abandonné lors de la découverte de sa maladie. Le second passe sa vie à l'hôpital avec ses patients, délaissant sa femme et ses enfants. La caméra de Delphine Gleize les filme toujours au plus près, laissant transparaitre leurs émotions et leurs incertitudes. Ce film traite d'un sujet grave mais ne tombe jamais dans le pathos, grâce à une mise en scène simple où la pudeur est de mise. Même lorsque les relations sexuelles sont abordées, le dialogue se fait doucement, avec justesse et sans détours. Le rapport filial entre le médecin est son patient est aussi intéressant. En effet, le silence et la réserve de David se conjuguent parfaitement bien avec le caractère colérique de Romain. On soulignera l'interprétation secondaire d'Emmanuelle Devos, la remplaçante du chirurgien, toujours impeccable.