Ma grand-mère disait toujours : Il y a une fine frontière entre rendre hommage et singer, mon coco.
Un récit initiatique d’après-guerre qui ponctionne Truffaut comme jamais mais qui, en dépit de toutes ses mimiques, n'a ni l'élan romanesque ni l'audace formelle du maître surfeur. Il ne véhicule pas non plus la fougue/l’énergie/vitalité inhérente à la plupart des coming-of-age. Ce qui rend l'ensemble longuet, mollasson et peu fluide malgré sa relative courte durée (mais je vois que Claude Berri en a été le producteur donc pour l'ennui il faut peut-être chercher par-là). Aussi, l'utilisation/insertion/choix des pistes musicales sont assez inopportuns et les ellipses et transitions hasardeuses ce qui donne l'impression de voir à l’écran une sorte de caneton boiteux englouti par une (nouvelle) vague trop puissante pour lui. Reste un message d'émancipation féminine intéressant et le fameux trick "elle ment ou elle ment pas là?" mais ça demeure insuffisant pour rattraper la sauce.
On préférera nettement de Claude Miller "L'effrontée" ou "La meilleure façon de marcher" qui, eux, ont une identité, une idiosyncrasie et du charme (quand bien même maladroit). Car n'oublions pas que la maladresse est toujours plus attendrissante et est toujours plus pardonnable quand elle est sans modèle...