Comme le générique de début l'indique, l'idée de départ de La petite voleuse vient de François Truffaut, Pour une raison que j'ignore, il n'a pas mis en scène ce script, mais c'est un de ses anciens assistants, Claude Miller, qui a récupéré le projet quelques années après la disparition de Truffaut.
De plus, il est difficile de ne pas mettre en rapport Antoine Doinel, des 400 coups, et Janine Castang, la jeune fille que joue Charlotte Gainsbourg dans ce film-là. Ce sont tous les deux des enfants agités, auquel la vie ne leur fait pas de cadeaux, et qui ont pour passion commune le cinéma.
Dans le cadre du film de Miller, c'est une fille qui vole dans des boutiques, parce qu'elle se projette beaucoup à travers les comédies musicales qu'elle adore. Elle chipe des vêtements, de l'argent, des babioles qui ne sont pas forcément à montrer, mais qu'elle garde dans un coin. Cela dit, elle va se faire prendre pour un de ses larcins, et va trainer de fréquentation en mauvais garçons, jusqu'à ce qu'elle soit conduite dans un couvent.
Charlotte Gainsbourg, la voleuse du titre, est très bonne car son physique malingre, sa toute petite voix exprime bien ce qu'elle est encore ; une enfant qui ne réalise pas la gravité de ses actes. Elle a l'air de voler par jeu, non pour s'enrichir, mais également pour fuir ses parents adoptifs qui la rabaissent constamment, ses relations de passage (dont un musicien deux fois plus âgé qu'elle) et en espérant qu'elle puisse s'affranchir de tout cela.
D'ailleurs, le film n'est pas clairement daté, mais on peut se douter qu'il se passe au lendemain de la guerre. Ça reste pas mal, peut-être un ton en-dessous de L'effrontée, car excepté Charlotte Gainsbourg, il n'y a pas d'autre personnage dans le film qui soit aussi fort. Cela dit, ça reste un film avec plein de qualités, qui se laisse suivre facilement, car on est pas loin d'un Antoine Doinel en jupe.