Prévu à l'origine pour François Truffaut (qui eut quand même le temps de rédiger le scénario avant son décès), le projet fut repris par Claude Miller, sans doute effectivement l'un des réalisateurs les mieux placés pour reprendre le travail d'un des pères de la Nouvelle Vague. J'avoue être assez mitigé : d'un côté, notamment pendant la première partie, j'ai eu du mal à m'identifier (et donc à m'intéresser) au personnage principal, souvent irritant, dont on ne comprend pas toujours les motivations, sœur pas si éloignée de « L'Effrontée », réalisé trois ans plus tôt par le même Miller, auquel toutefois s'ajoute ici un contexte historique important.
C'est d'ailleurs, à mon sens, clairement ce qui fait la différence ici : le cinéaste retranscrit avec élégance et talent le parfum qui se dégageait de ces années d'après-guerre sentant vraiment le vécu, la reconstitution se révélant tout aussi impeccable. Heureusement, le film trouve sa vitesse de croisière par la suite, les personnes rencontrées (dont l'excellent Didier Bezace et Nathalie « Hasta siempre » Cardone par la jeune héroïne lui apportant, chacun, un regard différent sur la vie, ses joies, ses déceptions, laissant entrevoir une jeune femme pour qui l'âge adulte, sera, sans doute, une nouvelle histoire, où celle-ci se sera assagie.
Voilà, désolé pour cette critique assez sommaire mais pour être tout à fait honnête j'ai vu « La Petite voleuse » il y a seulement quelques mois et l'ai déjà oublié dans les grandes lignes, si ce n'est pour vous écrire qu'il s'agit d'un film fait avec soin, rompant de façon plutôt intéressante avec l'académisme si souvent de rigueur dans l'Hexagone, à défaut de nous toucher réellement faute d'une héroïne marquante (du moins dans le bon sens du terme).