La piel que habito par arnanue
Les thèmes traditionnels almodovariens se retrouvent dans ce nouvel opus, plus noir et plus sombre que les précédents. Adapté d'un roman de Thierry Jonquet « Mygale », « la piel que habito » est un véritable thriller composé en plusieurs parties, dont il est difficile de dévoiler l'intrigue.
La première partie, très lente, pêche par sa longueur et le manque de charisme de son héros principal incarné par Antonio Banderas. Ce dernier, relativement fadasse et sans profondeur, s'oppose à une Elena Anaya intriguante et fascinante. En outre, des situations grotesques et réellement ridicules ponctuent cette première partie (épisode du tigre notamment, sorti de nulle part). Puis la partie flash-backs vient clore ce début désastreux et le thriller démarre. Dès lors, on est plongé tout entier dans l'intrigue, qui déploie les thématiques chères à Almodovar. La mise en scène classique mais magistrale, taillée au cordeau, est sans fausse note et un certain nombre de bonnes idées viennent constamment enrichir le sujet de cette « double-peau ». Le film se termine sur un final bouleversant ou à partir de simples mots échangés et d'expressions des visages, se dégage une émotion et une humanité sans pareilles, comme le maîtrise à la perfection Almodovar (confère « parle avec elle » qui reste pour moi l'un de ses grands chefs d'œuvre).
Au final, malgré une première partie et un Antonio Banderas qui laissent un peu à désirer, le film reste dans sa globalité à la hauteur de ce que l'on pouvait attendre d'un Almodovar.