Une transposition du classique de Robert Louis Stevenson dans l'espace sous la houlette des réalisateurs du délirant Aladdin, le tout saupoudré d'un petit côté steampunk, voilà le genre de projet qui me faisait changer direct de pointure. Sauf qu'à l'arrivée, je n'aurai même pas eu droit à une modeste demie molle.
Incapables décidément de retrouver la puissance à la fois comique et merveilleuse de leur chef-d'oeuvre de 1992 (Hercules était sympa mais ne pissait pas bien loin et The Princess and the Frog s'avérera bien fade), Ron Clements et John Musker avaient pourtant de bien belles cartes en main, à commencer par une facture technique absolument superbe, l'animation classique se mariant pour une fois bien avec des éléments générés par ordinateur.
Mais déjà handicapé par un ratio d'image étonnamment télévisuel (alors que le scope étaient pourtant inévitable pour ce genre de récit), Treasure Planet peine à retranscrire le parfum d'aventure du matériau d'origine, et s'avère dénué de la moindre ampleur, tournant autour d'un script paresseux et peu follichon. L'intrigue se suit d'un oeil endormit, et ce ne sont pas les protagonistes qui changeront la donne, au mieux transparents (un comble pour un personnage aussi emblématique que Long John Silver), au pire têtes-à-claques, à l'image de l'insupportable robot geulard doublé par Martin Short.
Carrément excitant sur le papier et techniquement irréprochable, Treasure Planet n'est malheureusement qu'un pétard mouillé, peut-être pas désagréable à suivre mais sans réelle saveur et rapidement oubliable.