Disney est un fabriquant de rêves pour les enfants mais aussi pour certains un peu moins jeunes. Ses histoires sont pétries de bons sentiments qui virent parfois à la guimauve un peu sirupeuse.
Dans "l'île aux trésors", le mythe du capitaine John Silver est revisité à la sauce spatiale futuriste. Forcément, dans l'univers des pirates, c'est plus viril et on montre les tatouages sur les avants bras musclés. Pas d'histoire d'amour dégoulinante avec des "mon cœur" ou "mon amour de ma vie" déclamés les larmes plein les yeux. Ce sera davantage l'esprit de camaraderie qui est mis en avant. Et la crise d'adolescence. Il faut quand même que ça parle au public. Celui-ci est d'ailleurs un peu plus âgé que d'ordinaire.
L'aventure stellaire commence avec une carte et le début de la chasse au trésor de feu le terrible capitaine Flint. Silver est, comme dans l'histoire originale, le chef cuistot qui mène à la spatule tous son petit monde plus ou moins louche en attendant de mener la mutinerie qui ne manquera pas d’éclater en vue de la planète au trésor.
La narration est dynamique, maîtrisée et Disney nous livre ici le meilleur de son savoir-faire en matière de récit.
Du côté visuel, c'est un véritablement enchantement. Plus de 10 ans après sa sortie, cet animé n'a guère pris de rides. Les vaisseaux spatiaux, véritables galions du futur, présentent en flottant sur l'océan intersidéral une légèreté poétique. Les représentations des nuages d'hydrogène, d'une comète vagabonde, d'une étoile qui explose avant de muter en trou noir stellaire ainsi que la multitude d'étoiles scintillantes ravissent les yeux. Bon, on passera sur les galaxies que la carte de Flint situe au sein LA galaxie (!) et sur cette curiosité qui permet aux personnages de respirer dans l'espace. On va dire que les dessinateurs ainsi que les traducteurs ne connaissent pas grand chose en astronomie. En dépit de ces bizarreries, le plaisir de naviguer reste intact et la narration conserve le cap de bout en bout. Pour la partie humoristique, l'arrivée d'un robot totalement azimuté fait sourire à plusieurs reprise. Un apport qui ne provoque pas de court-circuits.
Au terme de l'aventure, on aura quand même droit à des bordées de bons sentiments ainsi qu'à une portée de marmots mais c'est heureusement bref.
Du côté de l'accompagnement musical, pas de faux pas. Il n'y a que peu de chansons et celle interprétée par David Hallyday s'avère dynamique et très rock, un mélange qui se marie à merveille avec les images éblouissantes.
Vous l'avez compris, ce Disney figure à mon goût parmi les grandes réussites de la firme du bonheur.